Le témoignage de Cécile


Cécile est famille d’accueil bénévole
à l’association depuis plusieurs années. Avec le temps, elle s’est spécialisée dans la socialisation de chatons relativement craintifs lorsqu’on les récupère. Elle leur donne une chance de s’habituer à l’Homme. S’ils montrent des signes de rapprochement, cela permet de les sortir définitivement de la rue et de les faire adopter par des familles. Elle témoigne de son expérience et de l’outil qu’elle utilise pour faire progresser les chatons rapidement : une cage de socialisation.

« Une cage de socialisation, c’est génial ! La première fois qu’on m’en a parlé, je me suis dit que c’était barbare mais en fait, ça aide les chats sauvages à progresser beaucoup plus vite.

Il s’agit d’une grande cage d’au moins 1,2m x 1,2m. Dans celle que j’avais, j’ai rajouté une planche pour faire un demi-étage, les chats aimant prendre de la hauteur.

Lorsqu’on les sort de la rue, les chats et chatons sauvages se cachent de l’humain. Si nous leur laissons directement accès aux pièces de vie, ils passent leur temps sous les meubles et impossible de les toucher. Il faut alors beaucoup de temps pour réussir à les sociabiliser.

Dans la cage, ils sont certes enfermés mais ils se sentent très vite en sécurité car on ne peut pas les attraper par surprise : il faut d’abord ouvrir la porte de la cage avant de pouvoir les toucher et ils le comprennent très vite. La cage devient leur repaire duquel ils observent nos faits et gestes et s’habituent aux bruits et aux odeurs.

Régulièrement, j’ouvre la porte, j’utilise mon corps comme barrière et je m’occupe d’eux : je leur donne à manger, je nettoie la litière, je joue avec une balle de ping-pong et « sans faire exprès », la balle les touche et moi aussi dans mon jeu.

Ou alors je leur donne des friandises auxquelles le plus gourmand ne pourra pas résister, et je le touche doucement pendant qu’il dévore. Les autres voient que tout va bien. Ils se rendent donc vite compte que quand je viens à la cage, c’est du positif pour eux, ou du moins qu’il n’y a pas de danger.

Et même les jeunes enfants peuvent aider à socialiser les chatons. Il faut les superviser afin que le respect et la délicatesse soient bien au rendez-vous. Ma fille et mon fils s’avèrent être de supers aides pour jouer, pour nourrir, pour soigner, pour câliner et pour leur tenir compagnie en lisant un livre ou en faisant leurs devoirs.

Je laisse les chatons sortir assez rapidement, au bout de 5 ou 6 jours maximum, un peu le matin avant de partir au travail, un peu le soir. Pour les faire rentrer dans la cage après 20 à 30 minutes d’exploration et de course : une ficelle, de la pâtée, un bout de jambon ou de fromage dans la gamelle. Parfois, il faut ruser mais 90% du temps c’est assez facile.

Quand ils sont plus sociables et que je les laisse libres dans leur pièce (j’ai un chat pas très accueillant donc ils sont dans une pièce à part), je laisse quand même les gamelles et la litière dans la cage pour qu’ils y restent habitués et que je puisse les enfermer si besoin, par exemple pour aérer la pièce en grand. Ils patientent 30 minutes, puis sont de nouveau libres de galoper, et ils sont loin d’être malheureux ainsi !

Une fois, la cage nous a même aidés à enfermer un chaton glouton lors de la prise de pâtée/médicaments car dès qu’il avait gloutonné sa part, il allait manger celle de ses sœurs. Lui dans la cage, elles pouvaient finir leur ration, et donc leur médicament, tranquillement.

En conclusion, les cages de socialisation permettent d’induire le contact en douceur. Plutôt que les chats restent cachés au fond d’un trou, ils progressent beaucoup plus vite. »